20 Janvier 2011

La 2 000e comète détectée par SOHO

Le 26 décembre 2010, le satellite SOHO affichait une 2 000e comète à son tableau de chasse. Pour l’aider dans sa quête : un réseau de passionnés d’astronomie qui scrutent avec ferveur chacune des images obtenues par le coronographe américano-européen de la sonde.

20 janvier 2011

10 nouvelles comètes détectées chaque mois

« On ne s’attendait pas à ce que le satellite SOHO découvre autant de comètes car sa mission 1ere est d’étudier le Soleil, remarque Jean-Yves Prado, responsable du programme SOHO au CNES. Pourtant, aujourd’hui, c’est le plus grand découvreur de comètes de tous les temps. »

Tous les mois, une dizaine de comètes sont débusquées sur les images de LASCO (1), le coronographe de SOHO.

En masquant le Soleil, l’instrument révèle les objets lumineux qui passent à proximité et notamment les comètes.

C’est ainsi que le 26 décembre 2010, Michal Kusiak a repéré une 2 000e comète !

Michal Kusiak n’est pas un astronome professionnel mais un étudiant polonais.

Comme beaucoup d’autres passionnés, ce jeune homme s’amuse à scruter les images de LASCO – disponibles sur le site internet de la mission – et tente de déceler des comètes, le plus souvent de simples points lumineux.

« Il y a une forte émulation chez les amateurs et c’est très bien, constate Philippe Lamy, astrophysicien à l'Observatoire d'Astronomie de Marseille Provence et responsable de LASCO-C2. Car la vision humaine reste bien plus performante que la détection automatique pour repérer des objets se déplaçant de façon cohérente sur une série d’images. »

Une dizaine de publications scientifiques

« La majorité des comètes découvertes par LASCO évoluent sur des orbites très similaires et s’approchent si près du Soleil qu’elles se subliment et disparaissent, explique Philippe Lamy. Ces comètes font partie de la famille de Kreutz et seraient issues de la fragmentation d’une seule et même grosse comète. »

Grâce à cette moisson de comètes rasantes, les scientifique étudient le phénomène de sublimation, notamment via le dégazage de sodium, la taille des noyaux ou encore le processus de fragmentation de ces corps.

Des recherches qui ont fait l’objet d’une dizaine de publications.

« Un autre instrument de SOHO, conçu par des scientifiques français, a permis d’identifier une dizaine de comètes, souligne Jean-Yves Prado. Il s’agit de l’instrument SWAN (2) dont l’objectif est d’établir une cartographie de l’hydrogène environnant le Soleil jusqu’aux confins du système solaire. »

Et comme les comètes émettent une grande quantité d’hydrogène dans leur chevelure, elles sont immédiatement démasquées.

« SOHO, qui a été lancé en 1995, est un peu vieillissant et certains instruments commencent à ne plus vraiment être utilisés. Mais ce n’est pas le cas de LASCO qui sera sans doute le dernier instrument à fonctionner », conclut Jean-Yves Prado.

 

Le palmarès de la sonde ne devrait donc pas s’arrêter là !

(1) LASCO (Large Angle and Spectrometric Coronagraph) : Naval Research Laboratory (Etats-Unis) / Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (France) / Institut Max Planck de recherche sur le système solaire (Allemagne) / Département de Recherche Spatial de l’Université de Birmingham (UK).
(2) SWAN (Solar Wind Anisotropies) : Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales (France) / Finnish Meteorological Institute (Finlande).

Voir aussi

Les missions solaires du CNES