10 Mai 2010

La campagne ballons continue à Kiruna

Les vols scientifiques se sont achevés le 29 avril à Kiruna mais les lâchers continuent dans le nord de la Suède pour améliorer les ballons du CNES.

10 mai 2010

1,5 millions de m3

Depuis Kiruna et sa base spatiale de l’Esrange, dans le Cercle polaire Arctique, les ballons du CNES atteignent 30 km d’altitude.

Objectif ? mesurer l’humidité, les aérosols, l’ozone, le dioxyde d’azote ou encore le dioxyde de carbone de la stratosphère, cette épaisse couche de l’atmosphère encore mal connue.

« Nos ballons stratosphériques ouverts ont une vocation scientifique, explique Pierre Chadoutaud, chef de mission à Kiruna. Néanmoins nous profitons des campagnes pour les améliorer dans ce qu’on appelle les vols technologiques. »

Kiruna 2010 : le dernier vol scientifique

Le 29 avril avait lieu le dernier vol scientifique de la campagne de ballons stratosphériques au nord de la Suède. Une nouvelle moisson de données pour l'instrument embarqué SAOZ. Crédits : CNES.

Et depuis 1962, ils n’ont cessé d’évoluer les aérostats du CNES.

« Aujourd’hui, nous assayons d’améliorer les moyens de déchirure de l’enveloppe du ballon, explique Alain Cardonne, un des chefs de lancement à Kiruna. Nous validons de nouveaux matériaux et de nouveau concepts. »

Car ils ne retombent pas au sol par l’opération du Saint-Esprit, ces ballons gonflés à l'hélium dont le volume peut atteindre 1,5 millions de m3. En fin de mission, la chaîne de vol qui emporte les instruments scientifiques et tout ce qui permet de localiser le ballon atterrit sous parachutes, 6 à 8h après le lâcher à quelques centaines de km de l’aire de lancement.

Parallèlement à cette opération, l’enveloppe se déchire pour être récupérée au sol.

Le décompte final

La campagne de vols 2010, à Kiruna, a bien débuté avec un 4e et dernier vol scientifique le 29 avril.

Sur l’aire de lancement, la partition est maîtrisée. On commence par gonfler le ou les ballons auxiliaires, « Ils servent à soulager le ballon principal dans les 1eres phases du vol puis sont largués assez tôt », confie Philippe Gellot, technicien ballons au CNES.

Ensuite c’est au tour du ballon principal de recevoir son gaz mais pas trop car avec l’altitude et la baisse de pression atmosphérique, l’hélium va se dilater. Puis à la façon d’un lancement de fusée, vient le moment du décompte final : 3… 2… 1… Le ballon est libéré.

La chaîne de vol défile sous les yeux concentrés des équipiers. Le tout se surélève puis s’envole. Le ballon d’éloigne lentement... La salle de contrôle suivra le vol jusqu’à la fin de la mission.

Parfois, lorsque la nuit commence à tomber, plusieurs heures après le lâcher, on aperçoit un point lumineux dans le ciel. C’est le ballon. Il réfléchit les rayons du soleil.

Les vols à Kiruna devraient s’arrêter mi-mai. Une partie de l’équipe sait d’ores et déjà qu’elle devra se rendre à Mc Murdo en septembre pour la campagne Concordiasi d’étude de la stratosphère en Antarctique.

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