5 Février 2010

L’aide satellite aux sinistrés d’Haïti

La Charte « Espace et catastrophes majeures » a été déclenchée pour la 245e fois le 13 janvier dernier. Une mobilisation spatiale exceptionnelle au service des 3,5 millions de personnes touchées par le tremblement de terre au sud-est de Port-au-Prince.

Toutes les zones couvertes

A l’heure où les victimes se comptent par dizaines de milliers en Haïti, la vie s’organise tout doucement autour des décombres qui jonchent le sol de la capitale Port-au-Prince.

Pour les sauveteurs, il a fallu faire vite. L’un des derniers rescapés est sorti des gravas 11 jours après la 1ere secousse du 12 janvier. Il doit son salut aux réserves de nourriture prisonnières avec lui des ruines d’un supermarché.

Pour venir en aide aux victimes et évaluer l’ampleur des dégâts, la Charte internationale « Espace et Catastrophes majeures » a été déclenchée dès le 13 janvier.

« Immédiatement, les satellites des agences spatiales de la Charte et les satellites commerciaux américains ont été mis à contribution pour fabriquer des cartes des dégâts sur Port-au-Prince et sur les villes environnantes, explique Catherine Proy, représentante du CNES pour la Charte. La 1ere carte de dégats a été mise à disposition dès le 14 janvier sur Port au Prince, puis progressivement, toutes les zones d’intervention des équipes de secours ont ainsi été couvertes. »

Haïti : mobilisation des satellites

Pour faciliter le travail des secours en Haïti, deux heures après le séisme, la sécurité civile française a activé la charte « espace et catastrophes majeures ». A quoi cela a-t-il servit ? Quelle aide apportent les satellites après un tremblement de Terre ? Crédits : CNES.

Bâtiments endommagés dans l'agglomération de Jacmel, au sud de Port-au-Prince, sur une image du service Digital Globe du 15 janvier 2010. Cette analyse est superposée sur l'image du satellite coréen Kompsat-2 avec 1 m de résolution acquise le 21 janvier 2010. Crédits : KARI/SERTIT.

Sauver un maximum de vies

Pour les agences spatiales, une seule priorité : mettre tous les moyens en œuvre pour aider à sauver un maximum de vies.

« Tout le monde s’est mobilisé comme pour le tremblement de Terre du Sichuan en mai 2008, ajoute Catherine Proy. Nous avons même eu des contributions exceptionnelles de la part de la Chine, de l’Inde, et de la Corée. »

Autre avantage cette fois-ci, les conditions météo ont été bien meilleures pour faire des images sans nuages et donc facilement exploitables.

 

 




« En entrecoupant les données des différents satellites, le SERTIT à Strasbourg a réalisé un travail extraordinaire pour fournir aux équipes de secours envoyées à Port-au-Prince et dans les communes avoisinantes des cartes d’une qualité rare grace à leur excellente résolution » confie Catherine Proy. Cette cartographie de crise est réalisée dans le cadre du projet européen GMES SAFER (services opérationnels en réponse aux situations d’urgence).

La charte espace et catastrophes majeures, fondée par le CNES et l’ESA, fêtera en avril prochain ses 10 ans d’existence.

Elle reste sur le qui-vive pour fournir une aide satellite aux victimes de catastrophes dans le monde entier. La Charte « Espace et catastrophes majeures » a encore été sollicitée 3 fois depuis le tremblement de terre en Haïti.

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