9 Novembre 2009

Rosetta frôlera la Terre le 13 novembre

Dans quelques jours la sonde européenne survolera à nouveau notre planète. Objectif : être accélérée une dernière fois pour pouvoir atteindre sa destination finale, la comète Churyumov-Gerasimenko.

9 novembre 2009

Un survol à 2 500 km d’altitude

« La sonde Rosetta est sur une trajectoire idéale. Le 13 novembre à 8h45 (1), elle sera au plus près de la Terre, à 2 500 km d’altitude au dessus de l’Australie, relate Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au CNES. Mais elle sera visible, avec un télescope et s’il n’y a pas de nuage, 24h avant et 24h après. »

Pourquoi la sonde européenne Rosetta passe-t-elle si près de la Terre ? Pour profiter de la gravité terrestre et prendre de la vitesse, ce qu’on appelle l'assistance gravitationnelle ou « l’effet de fronde ». Et plus la sonde frôle de grosses planètes, plus elle peut être propulsée loin dans l’espace.

« Cette fois-ci, Rosetta sera envoyée au-delà de Jupiter ! », souligne Philippe Gaudon. Grâce à ces coups d’accélérateurs, la sonde aura ainsi économisé suffisamment de carburant pour modifier sa trajectoire et atteindre, en 2014, la comète Churyumov-Gerasimenko.

Objectif final de Rosetta

Rosetta atteindra sa destination finale, la comète Churyumov-Gerasmenko, à la mi-2014 à l’issue d’un long périple d’environ 6,5 milliards de km. Les secrets de la mission avec Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au CNES.

Trajectoire de Rosetta jusqu'à sa destination finale. Crédits : CNES/S. Rouquette.
Trajectoire de Rosetta jusqu'à sa destination finale. Crédits : CNES/S. Rouquette.

Cette dernière visite de Rosetta sera aussi l’occasion d’observer la Terre sous un angle original et d’effectuer quelques réglages. Car si les scientifiques peuvent intervenir sur les instruments tout au long du voyage, la Terre et son atmosphère offrent un environnement idéal pour la calibration.

« Parmi les 12 instruments de l’orbiteur, 5 seront allumés, précise Philippe Gaudon. VIRTIS, ALICE et MIRO s’intéresseront à la Terre et à son atmosphère. Les caméras de haute performance d’OSIRIS (2) prendront des photos de la Terre, de Berlin et de New York notamment, mais aussi de la Lune. L’instrument RPC, lui, analysera les particules présentes dans la magnétosphère ».

Derniers réglages pour Philae

Comme le précise Philippe Gaudon, Philae – l’atterrisseur qui doit se poser sur la comète – ne participera pas aux opérations : « la phase d’hibernation approche et nous avons encore de nombreux essais à faire sur les 10 instruments de Philae. »

A partir de 2011 et jusque début 2014, Rosetta entrera effectivement en hibernation et il sera impossible de communiquer avec elle. Les instruments doivent donc être réglés à la perfection avant cette léthargie, afin que la sonde, à son réveil, soit prête à étudier la comète.

« Récemment, par exemple, on a contrôlé les caméras, la foreuse ou encore les microscopes de Philae. On a vérifié que les fours dans lesquels seront déposés les échantillons cométaires étaient en bon état et que les instruments d’analyse moléculaire fonctionnaient bien, illustre Philippe Gaudon. Depuis le lancement, de nombreuses améliorations ont été apportées aux logiciels de vol. »

Et lorsque cette mise au point sera terminée, les ingénieurs auront une autre mission : transformer les salles de contrôle et adapter les moyens au sol pour profiter pleinement du rendez-vous final entre Rosetta et la comète Churyumov-Gerasimenko.

 

(1) Heure d’Europe continentale.
(2) OSIRIS (visible), VIRTIS (infrarouge), ALICE (UV) et MIRO (micro-ondes).

Voir aussi

Actualités antérieures