24 Février 2009

Découvrir des territoires inexplorés grâce au satellite

Qu’ils soient géographes, biologistes, ethnologues ou géologues, les scientifiques travaillent avec les outils de leur époque. Des naturalistes anglais ont ainsi récemment découvert une forêt inexplorée au Mozambique grâce aux images satellite de Google Earth.
3 avril 2009

Des images aériennes aux images satellite

« Google Earth est un instrument fabuleux pour les scientifiques, réagit Sylvie Marzocchi, responsable de l’information géographique au CNES, à l’annonce de la découverte d’une forêt inconnue au Mozambique grâce à Google Earth.

A travers les Globes Virtuels, les chercheurs ont accès, facilement, à une quantité extraordinaire d’images aériennes et satellites. Cela offre des perspectives d’utilisation qu’on n’aurait jamais imaginées il y a 5 ans. »

Les 1ères images satellite de la Terre, qui alimentent Google Earth à ses débuts, sont celles du satellite américain Landsat.

Nous sommes alors en 1972. « Contrairement aux avions, traditionnellement utilisés par les géographes, les satellites ont permis d’observer la Terre entière et de façon fréquente », raconte Sylvie Marzocchi.

« Le CNES a pris rapidement de la vitesse dans le secteur puisque le satellite Spot 1 a été lancé en 1986.

C’était le 1er satellite de haute résolution » souligne-t-elle.

Avec ses 10 m de résolution, Spot 1 permet alors de distinguer les rivières et les réseaux routiers.

Aujourd’hui, avec des satellites américains comme Geoeye ou WorldView et des résolutions inférieures à 50 cm, il est possible de discerner des voitures ou des individus.

 

Découvertes à « portée de clics »

Au fil du temps, l’imagerie spatiale devient de plus en plus accessible aux scientifiques.

Tout d’abord avec des Programmes de l’ESA comme « Third Party Missions », qui propose un grand choix d’images de satellites européens, japonais ou américains.

Puis avec les Programmes « PEPS »* et « ISIS »** du CNES, qui finance à hauteur de 90 % l’acquisition d’Images Spot.

Chaque année, près de 200 équipes européennes obtiennent ainsi les clichés de leur choix à moindre coût.

 

Au départ, ces images satellites sont essentiellement utilisées pour faire des statistiques agricoles ou de la cartographie militaire.

Aujourd’hui, certains projets soutenus par ISIS proposent d’étudier l’impact écologique et humain de l’exploitation minière au Sénégal, de suivre l’expansion des grandes villes chinoises ou encore de surveiller la propagation de virus dans les plantations de cacaoyers au Togo.

Depuis 2004, Google Earth est lui aussi devenu un outil très pratique pour étudier la planète.

« Je pense que les scientifiques de tout bord vont s’approprier ce géoportail et imaginer tout un tas de nouvelles applications. C’est un véritable tremplin pour l’usage du spatial et de l’information géographique » confie Sylvie Marzocchi.

* Projets Exploratoires Pluridisciplinaires
** Incitation à l'utilisation Scientifique des Images SPOT

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