17 Novembre 2008

La Charte s’active pour les pays sinistrés

Créée en 2000 par le CNES et l’ESA, la Charte « Espace et Catastrophes Majeures » fournit régulièrement et gratuitement des images satellites aux pays victimes de catastrophes naturelles pour les aider à organiser les secours. Durant les 6 prochains mois, c’est le CNES qui assurera le bon déroulement de ces activités.

Toutes les semaines, la Charte est activée

« Le but premier de la Charte est d’avoir le plus vite possible une vue satellite de la région touchée par la catastrophe », affirme André Husson, membre du comité directeur de la Charte internationale « Espace et Catastrophes Majeures. »

Ainsi, à chaque alerte, les 9 agences spatiales signataires de la Charte* mobilisent leurs satellites et leurs experts pour livrer en urgence des photos satellitaires aux pays sinistrés. « Ces images permettent aux secours d’évaluer les dégâts, de savoir où aller pour aider les survivants », ajoute-t-il.

Parmi les pays ayant bénéficié de ce service gratuit, on peut citer la Chine frappée par un violent tremblement de terre en mai dernier, les Antilles dévastées par l’ouragan Gustav et plus récemment le Vietnam victime d’inondations. En 8 ans, la Charte a ainsi été activée 198 fois. « Les activations sont de plus en plus nombreuses, 1 par semaine en moyenne », constate André Husson.

Mais pas question pour les signataires de la Charte de se laisser dépasser par le succès. Pour gérer ces activités au quotidien et tenter d’optimiser le fonctionnement de la Charte, les agences spatiales prennent les choses en main à tour de rôle. Après l’Agence spatiale canadienne, c’est le CNES qui en assure aujourd'hui la présidence jusqu’en avril 2009.

Vers une Charte toujours plus efficace

Pour gagner en réactivité, les membres de la Charte ont récemment décidé de s’appuyer sur le programme SAVOIR développé par l’ESA. L’objectif : voir d’un simple coup d’œil la position des satellites autour du globe lors d’une catastrophe et identifier les 1ers à pouvoir « photographier » les régions touchées.
Avec le programme SAVOIR, les experts de la Charte espèrent pouvoir réduire le temps de programmation des satellites et d’acquisition des images. Aujourd’hui, ces opérations nécessitent entre 1 et 2 jours.

La Charte Espace et Catastrophes Majeures (reportage Journal de l'Espace, juin 2008). Crédits : CNES.

Lors de son mandat, le CNES devra étudier la demande de l’organisme GEO** qui réunit 73 pays et organisations internationales et souhaite pouvoir activer directement la Charte, ou encore celle de Google Earth. Le géoportail américain aimerait en effet diffuser les données produites par la Charte.

« L’idée est séduisante, cela permettrait de faire connaître la Charte, commente André Husson. Mais il faut d’abord vérifier certains aspects légaux, notamment en ce qui concerne la propriété des images ».


*ESA, CNES, CSA (Canada), NOAA/USGS (USA), ISRO (Inde), CONAE (Argentine), JAXA (Japon), BNSC /DMC (Royaume Uni) et CNSA (Chine)
**Group of earth observation

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