6 Décembre 2007

Exobiologie : du cosmos au laboratoire

Après 12 jours passés en orbite, la capsule FOTON a touché le sol kazakh le 26 septembre 2007 en rapportant intactes les 43 expériences scientifiques qu’elle avait emportées. Des échantillons d’expériences européennes menées par des exobiologistes français ont depuis regagné leur laboratoire d'origine. Les premières analyses sont en cours.
10 décembre 2007

Des météorites artificielles

3 échantillons de roches, dont 2 de roches sédimentaires, avaient été incrustés dans le bouclier thermique de FOTON. Lors du retour de la capsule sur Terre, en entrant dans l'atmosphère ces roches ont subi des conditions d’échauffement et d’environnement semblables à celles rencontrées par toute météorite arrivant sur notre planète.
« Tout est parti d'une interrogation, explique Frances Westall, responsable de l'expérience au CNRS d'Orléans : Pourquoi ne retrouve t-on pas de météorites sédimentaires sur Terre ? Est-ce que ces roches se désintègrent avant d'arriver au sol, ou est-ce qu'on ne sait pas les reconnaître ? ».

De telles météorites auraient pu importer sur Terre des molécules organiques ou même, éventuellement, des organismes extra-terrestres. Les premiers résultats sont encourageants; sur les 3 roches envoyées en orbite, les 2 roches sédimentaires ont résisté.
Des micro-organismes incorporés dans ces météorite artificielles sont eux aussi revenus sur Terre... carbonisés mais préservés, « un peu à l'image des habitants de Pompéi ».

Coup de soleil pour des molécules organiques

FOTON a également rapporté sur Terre 120 petites boites vitrées, contenant des dépôts solides ou des mélanges gazeux concoctés, sous la direction d'Hervé Cottin, par le Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques de l’université Paris XII.

Pendant la mission, les molécules organiques ont été soumises au rayonnement ultra violet du Soleil.
Bien qu’ils soient très énergétiques ces rayons, stoppés par l’atmosphère, n’atteignent pas le sol.

« Nous allons maintenant étudier l'évolution et la dégradation de ces molécules, calculer la proportion de molécules dégradées et récupérer les produits de ces dégradations », explique Hervé Cottin.
Les chercheurs simulent de cette façon les réactions chimiques qui se produisent sur les comètes, dans l'atmosphère de Titan ou à la surface de Mars. Pour Hervé Cottin, « mieux connaître la nature et l'évolution de la matière organique dans ces environnements nous fournira de nouveaux indices pour comprendre l'origine de la vie sur Terre et éventuellement pour la recherche de traces de vie extra-terrestre ».

Pour en savoir plus

Retour de la capsule Foton - Site de l'ESA
Vie terrestre ! Vie extraterrestre ?
Dossier réalisé par le CNES à l'occasion de l'exposition "Seuls dans l'Univers ?" à la Cité des Sciences