OMEGA : la minéralogie de Mars en détail
Avec une résolution allant jusqu’à quelques centaines de mètres à peine, il peut ainsi faire la distinction entre les divers minéraux de la surface, mais également de l’atmosphère : les roches (silicates, oxydes, minéraux hydratés, roches sédimentaires), les glaces et les givres, les aérosols. Chaque minéral est caractéristique d’un processus d’évolution particulier (tectonique, volcanisme, altération par l’eau, sédimentation etc.) En les détectant, les scientifiques espèrent ainsi reconstituer l’évolution de la planète.
Quand, et pourquoi, les chemins d’évolution de la Terre et de Mars se sont-ils écartés ? Est-ce que Mars, comme la Terre, a abrité des formes de vie ? Ce sont quelques unes des questions auxquelles OMEGA devrait apporter des éléments de réponse.
L'expérience Oméga |
Observatoire pour la Minéralogie, l’Eau, la Glace et l’Activité Spectro-imageur dans le visible et l’infrarouge (0,35 – 5,1 µm) Résolution au sol : 350 m à 10 km, en fonction de l’altitude. Objectif : cartographier les principaux constituants de la surface et de l'atmosphère martienne Oméga est sous la responsabilité de Jean-Pierre Bibring de l’Institut d’Astrophysique Spatiale / CNRS à Orsay ; il a été développé par l’IAS en coopération avec le Lésia de l’observatoire de Meudon sous maîtrise d’ouvrage du CNES. |
Premières observations et résultats
Pour la première fois, OMEGA a effectué des images des vastes banquises permanentes, majoritairement constituées de glace carbonique, et montré ainsi qu'on y trouve également de la glace d’eau (H2O).
Figure 2 : Transition entre la glace carbonique (CO2) et la glace d’eau (H20).
(a) Image obtenue par la caméra de Mars Global Surveyor MOC (NASA/JPL/MSSS) mettant en évidence la zone polaire brillante.
(b) Carte de la même région donnant l’abondance de la glace d’eau identifiée par OMEGA
(c) Même région pour la glace de CO2.
(d) Agrandissement du rectangle rouge visible en a, b et c.
Trois types de terrain allant de la glace claire (g) jusqu’aux couches stratifiées sombres (e). Les cartes d’abondance d’OMEGA indiquent la composition de chaque zone : de la glace principalement constituée de CO2 pour la zone claire (g), une région dépourvue de glace d’eau pour les zones stratifiées (e), et une région riche en glace d’eau entre les 2 (f).
C’est particulièrement dans ces régions intermédiaires, entre les strates de poussière et la glace carbonique brillante, que l’on trouve les éléments révélés par Mars Global Surveyor en 2003 : des structures polygonales, qui résulteraient de mécanismes de rétraction sous l’effet de la température, caractéristiques de la glace d’eau. Ces mêmes structures sont également parfois visibles sous une fine couche de glace carbonique de seulement quelques mètres d’épaisseur.
La découverte d’eau glacée à la surface de la planète rouge est un résultat important pour les scientifiques, mais qui n’est qu’une première étape. En observant directement la glace, mais également la vapeur et l’eau piégée dans les roches, OMEGA devrait permettre une évaluation du volume global de l’eau disponible actuellement à la surface de Mars.