25 Août 2014

Rosetta : 5 sites d’atterrissage retenus pour Philae

À 2 mois et demi de l’atterrissage tant attendu de Philae, de nombreux scientifiques de l’ESA, du CNES, du DLR ainsi que d’autres agences et laboratoires étaient réunis ce week-end au CNES à Toulouse afin d’établir une liste de 5 sites éligibles pour l’atterrissage sur la comète Churyumov-Gerasimenko, toujours prévue à la mi-novembre.
25 août 2014

Les 5 meilleurs sites

Près de 60 scientifiques réunis ce week-end au SONC (Science, Operations and Navigation Centre) du CNES de Toulouse et de nombreux autres scientifiques qui participaient à la réunion via Internet avaient la tâche délicate de trouver 5 sites d’atterrissage viables pour Philae. Entre autres critères à respecter, les zones choisies devaient obligatoirement permettre d’assurer la communication régulière entre Philae et Rosetta, offrir une surface permettant d’atterrir dans de bonnes conditions (en évitant les reliefs trop accidentés) ou encore garantir une illumination suffisante pour recharger les batteries de l’atterrisseur et permettre aux scientifiques de mener à bien leurs opérations.

Les 5 sites présentés ci-dessous ont donc reçu l’approbation des scientifiques, offrant a priori les meilleures garanties pour un atterrissage réussi et une étude in situ efficace de la comète. D’ici au 14 septembre, cette sélection sera affinée et classée du site le plus propice au moins propice et une stratégie complète d’atterrissage sera mise au point. Rosetta devra alors s’approcher jusqu’à 20 ou 30 kilomètres de la comète, permettant ainsi de réaliser des clichés plus précis des 5 sites afin de voir lequel est le moins accidenté. Le site définitif devrait quant à lui être connu entre le 12 et le 14 octobre prochain.

Site A

Les 5 sites ont été choisis dans une liste comptant 10 sites identifiés de A à J. L’ordre des lettres n’est pas un classement.

Le site A est situé sur le plus grand des 2 lobes, avec une vue intéressante sur le petit. Ce terrain reliant les deux lobes étant potentiellement soumis à d’importants dégazages, des images à haute définition seront nécessaires pour étudier davantage les pentes et les dépressions, et pour rechercher les meilleures zones d’ensoleillement.

L’image ci-contre a été prise le 16 août. Elle couvre un champ de 1 km environ, centré sur le milieu de l’ellipse d’atterrissage. La résolution est de 1,85 m par pixel.

Site B

Situé dans une structure à l’allure de cratère sur le plus petit lobe, ce site possède un terrain plat et apparemment sûr pour se poser, mais les conditions d’ensoleillement pourraient se révéler problématiques à long terme. Les images à haute définition permettront de mieux visualiser les blocs de roche présents.

L’image ci-contre a été prise le 16 août. Elle couvre un champ de 1 km environ, centré sur le milieu de l’ellipse d’atterrissage. La résolution est de 1,85 m par pixel.

Site C

Ce site est sur le plus grand lobe et offre plusieurs surfaces distinctes, qu’elles soient bien ensoleillées, accidentées ou au contraire très plates. Les images à haute définition permettront de mieux évaluer le risque, mais le site est bien ensoleillé, point positif pour l’utilisation scientifique à long terme de Philae.

L’image ci-contre a été prise le 16 août. Elle couvre un champ de 1 km environ, centré sur le milieu de l’ellipse d’atterrissage. La résolution est de 1,85 m par pixel.

Site I

Zone relativement plate située sur le petit lobe et contenant un terrain qui pourrait être récent, l’apport des images à haute définition sera nécessaire pour évaluer l’état du terrain. Les conditions d’ensoleillement semblent propices à une étude scientifique à long terme.

L’image ci-contre a été prise le 16 août. Elle couvre un champ de 1 km environ, centré sur le milieu de l’ellipse d’atterrissage. La résolution est de 1,85 m par pixel.

Site J

Assez similaire au précédent et aussi sur le petit lobe, ce site offre une surface a priori intéressante ainsi qu’un ensoleillement suffisant. Il semble donc plus propice que le site I, mais ceci reste à vérifier avec les images à haute définition qui permettront de mieux voir les rochers présents.

L’image ci-contre a été prise le 16 août. Elle couvre un champ de 1 km environ, centré sur le milieu de l’ellipse d’atterrissage. La résolution est de 1,85 m par pixel.

Un rôle déterminant pour le SONC

Pour Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au CNES :

« le rôle du SONC au centre du CNES de Toulouse a été déterminant dans le choix des meilleures zones d’atterrissage. Nos calculs ont permis de trouver les surfaces de la comète où Philae est capable d’atterrir avec une vitesse la plus faible possible, inférieure à 4 km/h, et une durée de descente la plus courte possible, de l’ordre de 5 à 6 h, tout en vérifiant les conditions d’ensoleillement ou de visibilité de l’orbiteur. Nos moyens ont permis à la communauté dispersée de Philae d’avoir accès très rapidement à tous ces éléments pour faire leur choix. Les équipes ont montré toute leur réactivité en intégrant des données alors même qu’elles arrivaient durant les discussions de ce week-end. Par exemple, les zones d’atterrissage identifiées ont été déplacées en fonction des dernières prises de vue effectuées par l’instrument OSIRIS-NAC. »

Rosetta est une mission de l’ESA avec des contributions de ses États membres et de la NASA. Philae, l’atterrisseur de Rosetta, est fourni par un consortium dirigé par le DLR, le MPS, le CNES et l'ASI. Rosetta sera la première mission dans l'histoire à se mettre en orbite autour d’une comète, à l’escorter autour du Soleil, et à déployer un atterrisseur à sa surface.